dimanche 18 avril 2010

Roseanna - Maj Sjöwall et Per Wahlöö



Roseanna
Maj Sjöwall et Per Wahlöö
Rivages/Noir
2008
313 pages


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Voici un classique de la littérature policière suédoise qui m'a beaucoup plu. Le cadavre d'une femme est découvert dans l'écluse de Borenshult et se mettent alors en branle plusieurs recherches afin de découvrir l'identité de la jeune femme ainsi que celle de son meurtrier.

Écrits entre 1965 et 1975, les dix romans de Maj Sjöwall et Per Wahlöö mettent en scène  Martin Beck, inspecteur principal de la police nationale affecté aux homicides.  Roseanna est le premier d'entre eux et je sens que je m'embarque dans quelque chose de grand et d'incontournable.

L'intêret de Roseanna réside selon moi plus dans l'appréciation des personnages de Beck et de son équipe.


«Martin Beck se redressa. «Rappelle-toi que tu possèdes les trois qualités les plus importantes indispensables à un policier, se dit-il. Tu es têtu, tu es logique et tu es d'un calme absolu. Tu ne te laisses pas aller à perdre ton sang froid et quand tu es sur une affaire, quelle qu'elle soit, ton comportement est strictement professionnel. Les mots répugnant, horrible, bestial relèvent du vocabulaire journalistique - ils ne te viennent pas à l'esprit. Un criminel est un être humain normal à ceci près qu'il est plus malheureux et moins bien adapté que les individus normaux.»

La police de Roseanna vit et travaille dans les années soixante et comme l'explique Henning Mankell dans la préface, «C'est le monde qui a changé...» «Chacun fumait comme un pompier.  Il n'y avait pas de téléphones portables, on se servait de cabines. Les gens allaient déjeuner au café, personne ne se baladait avec de minuscules magnétophones dans les poches, on ne connaissait pratiquement pas les ordinateurs.» Et cela est important et fait une grande différence dans l'histoire parce qu'on s'attend à ce que tout se déroule à l'ancienne. Des officiers de police qui entrent sans frapper, travaillent d'arrache-pied jour et nuit, bossent avec quarante de fièvre, mangent quand ils peuvent, annulent leurs vacances à la dernière minute pour se pencher sur les affaires importantes. Des vrais homme quoi ! Et on aime ça, des vrais hommes qui bossent dur ! Courageux, terre-à-terre et surtout très très obstinés.


Bref, j'ai adoré passer du temps en aussi bonne compagnie, des vrais hommes à la Lino Ventura dans le magnifique Garde à vue qui ne se lassent jamais et ne se laissent pas impressionner facilement. J'ai aussi adoré me promener dans toute la Suède méridionale, voyager entre Motala et Göteborg, Linköping et Stockholm. Sur les lacs, canaux et écluses. Voir voguer les bateaux de plaisance sur le lac Vättern et passer les saisons au rythme lent où le long fil de Roseanna se dénoue grâce à la détermination de martin Beck.

Note personnelle : 8.5/10



Cette lecture a été faite dans le cadre du challenge Le tour du monde organisé par Livresque.
Mon tour du monde... où suis-je ?

samedi 10 avril 2010

M. Sjowall et P. Wahloo

Ci-dessous les auteurs (le couple de suédois M. Sjowall et P. Wahloo) qui ont écris cette magnifique série policière dans les années 60.


Donc, voilà, voilà ... je retourne à mon samedi matin en rêvant à la douce heure où je serai pelotonnée dans mes couvertures, ce soir, avec Roseanna...


dimanche 4 avril 2010

Délicieuse pourritures - Joyce Carol Oates




Délicieuses pourritures
Joyce Carol Oates
Éditions J'ai lu
2005
125 pages



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Mon premier Joyce Carol Oates. J'ai eu un peu de mal avec le sujet, je l'avoue, mais une chose est sûre, ce récit ne m'a pas laissée indifférente.

Jeune étudiante universitaire en mal d'amour et d'attention, la vulnérable Gillian va tomber sous le charme de son professeur de Lettres et de Poésie et nouer des liens biens particuliers avec cet homme et sa femme, Dorcas. Cela se passe en 1975-76 et se déroule sur le campus d'une université du Massachusetts.

Un résumé bref pour un livre très court, un récit prenant, qui m'a touchée et piqué ma curiosité.

L'homme, répugnant de par son apparence, attise tout de même le désir de toutes les étudiantes. Sa femme, Dorcas, intrigue, ne laisse personne indifférent. La frêle Gillian fera tout ce qui est en son pouvoir pour se faire aimer du couple telle qu'elle n'a pu être aimée de ses propres parents. Je ne veux en dire plus de peur de voler le "punch" et je vous laisse le plaisir de découvrir le reste.

J'ai trouvé que la force de ce roman est d'être bref, de ne pas s'étendre inutilement et de présenter au lecteur, juste ce qu'il faut de détails pour nous faire passer un message: nous sommes tous des bêtes, au fond.  Aussi intelligents pensons nous être, un jour où l'autre, notre nature bestiale reprend ses droits peu importe cette intelligence. Car le charme lyrique du professeur n'existe finalement qu'à dessein de ce qu'il veut bien obtenir et disparait aussitôt le bien acquis...

Par contre, je n'ai pu m'identifier à aucun personnage, d'où une certaine lassitude survenue très tôt dans le roman.  Mais, en dehors de cela, du point de vue rhétorique, ce fut une très belle lecture !!! C'est un roman plein. Plein d'émotions, de vérité, de drame, de conscience et tout de même très plaisant à lire malgré tout.

Merci beaucoup à Pickwick, qui nous donne son avis ici, de m'avoir donné envie de le lire.

Note personnelle : 7/10